Dix idées reçues sur l'alimentation du chat
1. Le chat est un carnivore strict.
Vrai.
Le chat est qualifié d'hypercarnivore car il présente des besoins en protéines plus élevés et une activité des enzymes qui dégrade l'amidon, inférieure à ceux des autres carnivores, comme le chien. Il utilise les protéines pour produire de l'énergie et du glucose, et ne sait pas les épargner.
2. Le chat est difficile.
Vrai et faux.
Tous les chats ne sont pas difficiles. Certaines apprécient la nouveauté et sont qualifiés de néophiles. D'autres, qui aiment tout, sont métaphiles. La prévention de la néophobie repose sur une diversification importante de l'alimentation du chaton afin de prévenir la fixation d'habitudes, trop ancrées par la suite.
3. Le chat est un petit buveur.
Vrai.
La prise de boisson doit être surveillée et encouragée en proposant à l'animal de l'eau fraiche, fréquemment renouvelée, dans un récipient en verre, de préférence mobile. Pour la stimuler, il est possible d'ajouter un peu de lait, de jus de viande ou de thon. Le mix-feeding (ration mixte, à la fois sèche et humide) doit être favorisé.
4. Le chat ne doit manger que des croquettes.
Faux.
Dans la nature, le chat mange des proies qui sont une nourriture humide, volumineuse et pauvre en amidon. Un chat dont la nourriture est en partie humide est plus rassasié et mieux hydraté. Il bouge davantage et ses urines sont plus diluées, ce qui prévient de nombreux troubles.
5. Nourrir son chat à volonté est conseillé.
Vrai et faux.
Dans la nature, le chat mange quotidiennement une dizaine de proies de 30g. Normalement, il présente une certaine capacité d'autorégulation de son ingéré alimentaire mais qui peut être dépassé dans de nombreuses situations. Par exemple, le félin présente un appétit spécifique pour les lipides qui influencent peu le phénomène de satiété. La castration, en plus de réduire le besoin énergétique, diminue la sensibilité de l'organisme à la cholécystokinine, l'hormone de satiété, ce qui augmente l'appétit et limite fortement la capacité de régulation de l'ingéré énergétique.
6. Le chat insuffisant rénal doit manger le moins de protéines possible.
Faux.
Le chat insuffisant rénal présente un catabolisme et des pertes protéiques augmentés. La vraie restriction alimentaire à instaurer chez le chat insuffisant rénal concerne le phosphore qui est très délétère pour le rein et qui doit être réduit autant que possible (moins de 0,7 % de la matière sèche dans l'aliment).
7. Le lait est déconseillé chez le chat.
Vrai et faux.
Le chat n'est pas naturellement constitué pour boire du lait après le sevrage. Cependant, la plupart des félins peuvent tolérer jusqu'à 20ml de lait de vache par kilo de poids vif et par jour. Les laits pour chats ou le lait délactosé ne conviennent qu'aux animaux réellement intolérants au lactose, pour lesquels les yaourts peuvent aussi être utilisés.
8. Un chat hospitalisé peut supporter de ne pas manger pendant quelques jours.
Faux.
Contrairement au chien, le chat n'est pas adapté au jeûne et entre très vite dans un état de catabolisme. Un arrêt de la prise alimentaire de plus de 12 heures oblige l'organisme de l'animal à piocher dans ses muscles et ses viscères pour se fournir en acides aminés glucoformateurs qui vont lui permettre de synthétiser le glucose nécessaire aux cellules glucodépendantes. Un chat anorexique depuis plus de 3 jours ou dysorexique chronique est dénutri. Tout chat dénutri devient intolérant au glucose et doit être réalimenté avec une ration spécialement formulée pour les animaux convalescents, enrichie en lipides et en protéines et très réduite en glucides.
9. La viande crue ne convient pas au chat.
Faux.
Le risque d'intoxication par de la viande crue est faible chez le chat qui est protégé par une importante acidité gastrique. De plus, cette alimentation est très digestible, à forte teneur en taurine et stimule la mastication pour une bonne santé bucco-dentaire.
10. Si un chat pèse 6 kg au lieu de 5 kg, ce n'est pas grave.
Faux.
Le chat est un animal de petit format et une faible prise pondérale peut représenter un pourcentage important de surpoids. L'amaigrissement d'un félin doit toujours reposer sur un régime hyperprotéique, avec, de préférence, une partie de la ration sous forme humide pour augmenter le volume et l'humidité de l'ingéré alimentaire.