La vision des animaux
« Que voit mon animal ? » Qui n’a jamais souhaité connaître la réponse à cette question. Car la vision intrigue et passionne les propriétaires d’animaux qui se rendent bien compte que leur petit compagnon n’appréhende pas le comme eux et qui aimeraient pouvoir se mettre à leur place !
- Un œil caméra –
Chez les vertébrés, l’œil est dit camérulaire. Il est composé d’un segment antérieur, qui produit l’image (c’est l’optique de l’œil), et d’un segment postérieur, qui l’interprète (c’est la vision). Les récepteurs de la rétine qui sont stimulés par la lumière sont les photorécepteurs. Il en existe deux sortes : les cônes et les bâtonnets. Les premiers sont utiles lors de la lumière diurne et permettent la vision des couleurs. Les seconds interviennent en cas de faible luminosité (la nuit). Plus les bâtonnets sont allongés, plus ils sont sensibles.
- Des bâtonnets pour voir la nuit –
Plus un animal vit dans un milieu peu lumineux (espèces nocturnes, par exemple), plus il a besoin d’avoir un œil sensible. Chez ces individus, la rétine est donc majoritairement, voire exclusivement composée de bâtonnets. Au fond de l’œil, le tapis est une structure particulière d’adaptation à la vision en basse luminance. Au niveau du tapis, qui ne contient pas de mélanine, les photons ne sont pas absorbés. Ils rebondissent, au contraire, pour un deuxième passage dans la rétine, doublant les chances de stimuler un photorécepteur. Le tapis est différent selon les espèces. Il est plus efficace chez les carnivores.
- Les détails grâce aux cônes –
L’acuité visuelle représente la capacité à distinguer les petits détails dans le champ visuel. Les cônes sont pour cela les récepteurs les plus efficaces. Chez l’Homme et quelque animaux, la rétine contient une zone caractérisée par une concentration maximale de cônes : la macula. En son centre, la fovéa, entièrement composés de cônes serrés les uns contre les autres, est la zone d’acuité maximale de l’œil, c’est à dire celle qui procure la vision la plus précise en éclairage diurne.
- Les espèces nocturnes voient en noir et blanc –
Les cônes permettent aussi la vision de couleurs (le bleu, le vert et le rouge) car ils sont sensibles aux longueurs d’ondes colorées. Si un animal possède des cônes sensibles aux longueurs d’ondes bleues, il est dit monochromate bleu, et il voit le bleu et toutes les teintes avoisinantes. Si la rétine comporte également une série de cônes sensibles au vert, l’espèce devient dichromate, et sa vision ajoute tous les camaïeux de verts aux bleus. Enfin, quelques espèces possèdent également des cônes sensibles au rouge. Elles sont trichromates, capables de discerner toutes les couleurs. L’Homme est un très rare mammifère trichromate, alors que cette performance est plus souvent rencontrée chez les oiseaux, les reptiles et les poissons. Les espèces nocturnes, dont la rétine ne contient que des bâtonnes, perçoivent le monde en noir et blanc : c’est le cas du lapin, du rat et de la souris par exemple.
- Le lapin, champion de la vision panoramique –
La plupart des animaux possèdent deux yeux, chacun ayant son propre champ de vision (environ 150 degrés pour l’homme). Leur position sur la tête détermine un champ de vision global et un champ de vision binoculaire. La vision binoculaire présente de nombreux avantages : de meilleure qualité, elle rend possible l’appréciation des distances et des reliefs. Les animaux qui sont des proies doivent pouvoir surveiller leur environnement, afin d’anticiper la venue d’un prédateur. Leurs yeux, placés sur les côtés de la tête, leur offrent un champ de vision le plus grand possible : il est panoramique. C’est le cas des herbivores (grands et petits) et des lapins. Ce dernier est le champion du monde du champs visuel (quasiment de 360 degrés). Les prédateurs, eux, ont plutôt leurs yeux placés sur le devant de la tête, leur apportant ainsi une vision binoculaire, plus précise et en relief, mais réduisant leur champ de vision.
- Sens peu développé chez les serpents –
L’acuité des serpents est mauvaise et ils ne voient pas les couleurs. En revanche, les lézards possèdent très curieusement une fovéa dans leur rétine, comme l’Homme, et sont trichromates pour beaucoup, percevant ainsi parfaitement toutes les couleurs, comme leurs cousines les tortues.
- Adaptation à la 3D pour les oiseaux –
La plupart des oiseaux volent. Leur vue est donc capitale puisqu’ils se déplacent dans un milieu en trois dimensions. Chez les rapaces, le globe oculaire qui occupe toute l’orbite est immobile et réussit la performance exceptionnelle d’allier une bonne acuité et une bonne sensibilité. L’acuité visuelle peut atteindre des valeurs records : celle de l’aigle est 5 à 7 fois supérieure à celle de l’Homme, qui est pourtant déjà excellente.
- Les chiens et les chats voient flous –
Les mammifères se caractérisent par leur diversité : animaux diurnes et nocturnes, proies ou prédateurs. Cependant, la plupart des yeux des mammifères sont surtout axés vers les performances de vision des mouvements, plutôt que l’acuité si spécifique à l’homme et aux grands sages. Ainsi, par exemple, le chien à une vision floue. Il est capable de remarquer un homme qui approche, mais pas forcément précisément de qui il s’agit. Il en est de même chez le chat, qui possède un champ de vision supérieur à 250 degrés, mais voit flou dès la distance de 1 mètres. Sa vision est excellente la nuit. Beaucoup de mammifères comme les rongeurs ne possèdent que des bâtonnets et vivent donc dans un monde de noirs et blancs, avec toutes les nuances de gris. Et seul l’Homme et les grands singes sont trichromates, capables de percevoir toutes les couleurs. Entre les deux, le chien et le chat sont comme les daltoniens : ils ne disposent pas des cônes sensibles au rouge. Ils voient en noir et blanc amélioré.
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