Les premiers soins aux animaux sauvages en France
Perdu, accidenté ou tombé du nid : quelques conseils au découvreur d’un animal sauvage semblant en détresse permettent d’éviter les erreurs.
Transport encadré par la loi
La plupart des animaux de la faune sauvage française disposent d’un statut juridique particulier, notamment les espèces protégées et le gibier. Leur prise en charge est réglementée. La liste des espèces protégées est fixée par l’arrêté du 23 avril 2007 pour les mammifères et par celui du 29 octobre 2009 pour les oiseaux. Il s’y trouve par exemple, toutes les espèces de rapaces et de chauve-souris, l’écureuil roux, le hérisson d’Europe, les mésanges, le cygne tuberculé et les hirondelles. Le transport non autorisé constitue un délit puni d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euro d’amende maximum.
Les soins d’urgences sont gratuits
Aux yeux de la loi, les animaux de la faune sauvage autochtone ont une valeur patrimoniale et n’appartiennent à personne, les soins prodigués sont donc gratuits. Ainsi, tout vétérinaire peut accepter de prendre en charge un animal sauvage, afin de lui prodiguer les premiers soins avant son transfert vers un centre de sauvegarde, souvent éloigné, ou de procéder à son euthanasie si son état le justifie.
Conseils aux découvreurs
Il est important d’assurer la sécurité des personnes : leur rappeler qu’il s’agit d’animaux sauvages, avec des risques de griffures, de morsures et de transmission de maladies (en particulier la rage avec les chauves-souris, mais aussi la leptospirose, l’échinococcose). Ensuite, il est nécessaire d’évaluer s’il s’agit réellement d’une situation de détresse. Il ne faut secourir que des animaux manifestement blessés ou en danger immédiat. Enfin, en fonction de l’espèce secourue, il importe d’expliquer la loi et de proposer une solution au découvreur, le plus souvent le transfert vers le centre de sauvegarde le plus proche, après éventuellement, un premier bilan par le vétérinaire sur place. Il faut informer les découvreurs que la détention de la plupart des espèces sauvages est interdite.
Les bons réflexes face à un mammifère
En cas de découverte d’un mammifère, pour les animaux de grand format (cervidé, sanglier, phoque) et les carnivores (fouines, renards), les manipulations doivent être évitées, car le risque de blessure est réel. Il convient de contacter l’ONFCS (01 44 15 17 17) ou la mairie du lieu de découverte de l’animal (ou la gendarmerie, la police nationale),qui organisera les secours par des personnes qualifiées et équipées. Les cliniques et les cabinets vétérinaires ne sont pas adaptés pour héberger ces animaux, qui doivent impérativement être transférés en centre de sauvegarde. Pour les chauves-souris, le risque de transmission de la rage par morsure est très faible, mais n’est pas nul. L’animal est donc placé dans une boîte en carton, à l’aide de gants ou d’un tissu pour se protéger. Il est possible de lui présenter quelques gouttes d’eau à boire au moyen d’une pipette ou d’une seringue. Il importe ensuite de contacter un centre de sauvegarde ou un membre du réseau de chiroptérologues (www.bit.ly/2wzIfBc). En cas de morsure, il faut conserver l’animal (ou son cadavre), prévenir la DDPP et consulter un médecin.
Les bons réflexes face à un oiseau
En cas de découverte d’un oiseau, il ne faut intervenir que s’il est visiblement blessé (aile pendante, trace de sang, incapacité à se tenir debout). L’animal doit être manipulé avec des gants épais ou être enveloppé dans un vêtement ou couverture, le moins longtemps possible, le temps de le placer dans un carton percé de petits trous d’aération. Le fond du carton peut être recouvert de papier absorbant, et le carton fermé (ruban adhésif) est laissé dans un lieu calme et tempéré. Lors de manipulations, il faut se méfier des griffes pour les rapaces, du bec pour les échassiers (héron). Attention, le pain et le lait sont indigestes pour la plupart des oisillons ! L’identification des oiseaux n’est pas facile, surtout lorsqu’il s’agit de juvéniles. La seule solution pour renseigner efficacement les découvreurs est d’apprendre à connaître et à reconnaître les oiseaux dans la région. La forme générale du corps, le plumage, les pattes et le bec sont autant d’indices : bec crochu et serres pour les rapaces, long cou et longues pattes pour les échassiers. Le bec est un bon indicateur du régime alimentaire des passereaux : épais pour les granivores, fin pour les insectivores. Une fois l’espèce identifiée et son régime alimentaire connu, il convient d’élaborer un ration adaptée et de l’administrer à l’oiseau : des graines que le moineau picore seul, des proies entières (souris ou poussin) pour les rapaces, des insectes réduits en bouillie et administrés par gavage au martinet, une soupe de pain, de graines et de légumes pour le canard. Chaque espèces à ses particularités !
Numéro de téléphone de la ligue de protection des oiseaux (LPO): 05 46 82 12 34)